vendredi 25 juillet 2008

Vive un autre jour ne suffit jamais

Voici une parodie de James Bond, très axée sur l'absurde et le grand n'importe quoi ; pourtant je vous jure que je n'avais pas consommé de champignons hallucinogènes ce jour-là ^^


C'est plein de jeux de mot vaseux, mais tous les ingrédients sont là : les gadgets à foison, les jolies filles et les plans secrets diaboliques, BWAHAHAHAhummm...


Je vous invite donc à rejoindre Ray Mond, le cousin de James ^^


A prendre au second degré ou plus, bien sûr ;o)



---------------------------------------------------------------------------------------



Vivre un autre jour ne suffit jamais


Les réceptions de l’Ambassadeur de la Haute Couture étaient toujours un succès : le champagne coulait à flots, les petits chocolats en papier doré s’empilant en forme de pyramide étaient légion et portés par une armée de majordomes à la tenue impeccable, les femmes revêtaient leurs plus belles robes de soirées et les hommes leurs meilleurs costumes fraîchement sortis de l’atelier du meilleur tailleur de la ville.
Et au milieu de tout ce beau monde constitué de personnalités toutes plus importantes les unes que les autres, un homme en particulier semblait parfaitement à son aise. Le costume noir impeccable, une vodka-Martini agitée mais non secouée où flottait une petite olive à la main, le sourire charmeur qui faisait rougir toutes les femmes qu’il croisait, il semblait être comme un poisson dans l’eau, évoluant en eaux troubles en évitant les requins. Accoudé à la balustrade du balcon de l’étage, il vit du coin de l’œil une superbe créature s’approcher d’un déhanchement félin : grande, de longues jambes, une crinière brune sur les épaules, des yeux en amande légèrement bridés, agressivement moulée dans une robe-fourreau incarnat et profondément décolletée, elle vint s’appuyer sur le balcon à côté de lui.
- La soirée vous plaît ? demanda-t-elle d’une voix profonde.
- De plus en plus, répondit-il en se redressant et en se tournant vers elle.
- Monsieur Labarfield est un hôte de choix, il a toujours su dépenser sans compter pour plaire à ses invités.
- Il semble aussi avoir du goût en matière de femme, vous êtes resplendissantes, Miss Sun.
- Ainsi, si vous me connaissez… Vous avez un avantage sur moi, Monsieur… ?
- Mond. Ray Mond, fit-il en lui faisant un baise-main tout en lui glissant dans la paume une petite carte de visite qu’elle parcourut rapidement des yeux.
- Vous êtes représentant pour une grande chaîne de magasin de haute couture ? Alors je suppose que vous n’êtes pas ici que pour votre plaisir mais aussi pour affaires…
- Oh, je peux très bien conjuguer les deux, si vous aviez un peu de temps à me consacrer…
Son regard se tourna en même temps que celui de sa compagne vers une personne qui arrivait vers eux.
- Je crois, dit-elle, que ça devra attendre car les affaires vous appellent. Monsieur Mond, je vous présente Karl Labarfield, mon mari.
L’homme qui venait d’arriver était d’assez petite taille, les cheveux grisonnants coiffés en une courte queue de cheval, des lunettes noires sur les yeux et un éventail à la main. Il dû se hisser sur la pointe des pieds pour déposer une bise sur la joue de sa femme.
- Alors ma chérie, dit-il avec un léger accent allemand, j’espère que tu n’accapares pas trop nos invités ?
- Rassurez-vous Monsieur Labarfield, si elle doit accaparer quelque chose il ne s’agit que du regard des hommes.
- J’espère dans ce cas qu’elle saura se faire plus discrète, Monsieur… ?
- Mond, Ray Mond.
- Monsieur Mond représente une grande chaîne de magasins de par le monde qui semblerait vouloir négocier quelques-unes de tes créations, chéri.
- Aaahh... Vous devez savoir Monsieur Mond que je suis très sélectif en ce qui concerne mes œuvres. Je ne les vends pas à n’importe qui.
- Votre réputation sur ce point n’est plus à faire, Monsieur Labarfield, néanmoins j’espère que je saurais avancer des arguments… percutants à ce sujet.
- Nous verrons cela plus tard, Monsieur Mond. Cette soirée n’est pas dédiée aux affaires. Si vous voulez bien repasser demain matin, vers 9h, nous en reparlerons, mais pour l’heure, profitez de mes largesses.
- Je n’y manquerais pas, Monsieur Labarfield.
Sur ces mots, il s’éloigna au bras de sa compagne, laissant Mond seul au balcon. Celui-ci continua d’observer la foule qui allait et venait en dessous de lui pendant quelques minutes, puis il s’éclipsa discrètement et s’approcha d’une porte ornée d’un écriteau « Privé », et évidemment fermée à clef. Il sortit de sa poche intérieure son téléphone portable, le tout dernier modèle de Nakio©, le 43007 avec firewall bluetooth à 50 Ghz wireless intégré et écran tactile ultra-haute résolution à 5 milliards de couleurs vraies, appareil photo numérique 50 mega-pixel et cafetière sans fil incluse. Il pianota sur le clavier une séquence de chiffres, le portable répondit en vibrant puis un petit bras télescopique se déploya sur le dessus de l’appareil. Mond l’introduisit discrètement dans la serrure et après quelques cliquetis, celle-ci s’ouvrit. Glissant furtivement derrière le panneau, il referma en douceur et rajusta son nœud de cravate après avoir remis le téléphone dans sa poche. Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer.
Car en effet, Ray Mond n’était pas vraiment représentant pour une grande chaîne de magasins de haute couture. C’était une couverture, et, officiant pour le MI6, il était aux Services Secrets de Sa Majesté, et était plus connu sous le matricule de « double-sept-zéro ». Son supérieur, qu’il ne connaissait que sous le nom de « N » (qui avait succédé à « M »), lui avait confié pour mission d’enquêter sur Karl Labarfield, qui était soupçonné d’être à la tête d’un important réseau criminel, le M.E.U.R.T.R.E (Milice Evoluée Ultra Récidiviste de Terrorristes pour la Révolution Etatique), venant de mettre la main sur une arme top secrète capable de détruire le monde en une fraction de seconde. Une mission banale comme il en avait déjà effectué des dizaines, en somme.
L’agent secret parcourut une série de pièces en enfilade avant de stopper net, à l’affût comme un chien de chasse ayant flairé une proie. Au bout du couloir dans lequel il se trouvait, il avait entendu des voix. Le bureau de Labarfield, qu’il comptait fouiller, était gardé. Il aurait très bien pu mettre les deux gardes hors de combat d’un simple jet de gaz de sa cravate neutralisante, mais il ne voulait pas attirer l’attention et griller sa couverture aussi vite. Il entreprit donc de trouver un autre chemin. Sortant à nouveau son Nakio© 43007, il pianota une nouvelle série de chiffres et un plan des lieux s’afficha sur l’écran ultra-haute résolution en 5 milliards de couleurs vraies. Repérant un autre moyen d’accéder au bureau du grand couturier, il rebroussa chemin et pénétra dans un placard à balais. Avisant au plafond une trappe qui menait aux conduits d’aération, il grimpa sur un seau afin d’être à la bonne hauteur pour dévisser la grille à l’aide du tournevis automatique multifonctions de son Nakio© 43007. Puis il se hissa en souplesse dans le conduit et rampa sans un bruit jusqu’à un puit d’aération vertical. En bas tournoyait lentement un ventilateur chargé de diffuser l’air frais dans tout le manoir.
Retroussant sa manche de quelques centimètres sur sa montre Molex© à cristaux liquides de quartz, il pressa un petit bouton qui fit surgir de cette dernière un long grappin magnétique qui alla se fixer au sommet du conduit avec un léger « clong » à peine perceptible. Après avoir soupesé machinalement le mince filin en titane trempé doublé de fibres de carbone synthétique, l’agent secret se laissa glisser dans le vide et commença à se hisser le long de la paroi, utilisant le remontoir de sa montre pour enrouler le filin. Mais, arrivé à mi-course, dans un grand bruit, le ventilateur au-dessous de lui se mit à tourner de plus en plus vite, aspirant de plus en plus rapidement l’air vers ses pâles dépourvues de protection. Le mécanisme de sa Molex© n’était pas conçu pour résister à une telle force contraire supplémentaire et le filin commença à se dérouler à nouveau, entraînant l’espion qui aimait le Martini vers un lent découpage en fines tranches. Heureusement un agent du MI6 n’est jamais à court de ressources. Mond claqua simplement des talons de ses chaussures et des petits réacteurs s’enclenchèrent, contrant la force grandissante de l’air et propulsant l’espion jusqu’au conduit qu’il visait. Il ne s’accorda que quelques petites secondes de répit, rajusta son nœud de cravate et ôta une poussière de sa manche avant de reprendre son chemin à quatre pattes.
Bientôt, toujours suivant des yeux le plan sur l’écran ultra-haute résolution en 5 milliards de couleurs vraies de son Nakio© 43007, il arriva à la verticale du bureau de Labarfield. Usant une nouvelle fois de son tournevis multifonctions intégré puis de sa montre-grappin électromagnétique, il atterrit en souplesse dans le confortable fauteuil en cuir du magnat du fil à coudre. Avisant l’ordinateur qui semblait n’attendre que lui, il pressa une touche et l’écran plasma à double matrice de 23’’ Samsoulng© s’illumina d’un éclat bleuté. Saisissant le clavier Logik-Tek© 115 touches avec repose-poignet en cachemire et dédaignant la souris Macrosoft© à 15 boutons et caméra optique 15000 dpi (quel agent secret utilisait encore une souris, de nos jours ?), il se mit à taper toute une série de commandes au rythme entêtant des bips qu’émettait l’ordinateur chaque fois qu’il enfonçait une touche.
Passant rapidement en revue les collections passées et futures du couturier, les dossiers sur les robes de soirées et les costumes, il finit par aviser un répertoire caché. Mais ce n’était pas ce qu’il cherchait, ce n’était que les futurs projets secrets de Labarfield, comme le kilt à aération intégré ou le pagne en soie de Chine pour les soirées chics. Explorant encore plus avant les entrailles de la machine, il finit par tomber sur ce qu’il cherchait depuis près de 5 minutes : un gros dossier avec une icône clignotante rouge, avec la mention « TOP SECRET – DOSSIERS DU M.E.U.R.T.R.E – NE PAS OUVRIR ».
Ce qu’il fit pourtant sans attendre. Malheureusement il fut accueillit assez abruptement par une fenêtre demandant sans politesse un mot de passe secret. Après quelques essais infructueux soldé par un vif clignotement rouge de l'écran, il se résolut à utiliser à nouveau son Nakio© 43007. Ayant entré une nouvelle série de chiffres, deux petites pointes surgirent du téléphone et envoyèrent une bonne dose d’éclairs sur le clavier de l’ordinateur de Labarfield, reprogrammant le logiciel interne afin d’y entrer un nouveau mot de passe. L’écran vacilla quelques secondes, et quand il se ralluma le fond n’était plus de rouge agressif mais d’un bleu nettement plus accueillant. Tapant comme nouveau mot de passe « double-sept-zéro », Mond pu enfin accéder à ce qu’il désirait : le plan secret d’une arme secrète visant à faire chanter secrètement les gouvernements de n’importe quel pays du monde, un nouveau satellite capable d’envoyer un rayon de micro-ondes faisant bouillir la cervelle de n’importe qui, même au travers des murs et avec une précision d’un demi-millimètre. Labarfield l’avait appelé « le Bouilleur de Cru », car il fallait voir bouillir une cervelle devant ses yeux pour y croire. Selon les fichiers qu’il parcouru rapidement des yeux, le Bouilleur de Cru était pleinement fonctionnel et prêt à être monté sur un satellite qui devait être lancé le lendemain soir. Il fallait absolument qu’il empêche ça, c’était son Devoir.
Dégainant à nouveau son Nakio© 43007, il détacha un petit module qu’il brancha sur l’écran de Labarfield via son Interface Universelle Wireless à Nanites Intégrées et entreprit de copier l’intégralité de ces dossiers confidentiels. Tandis qu’une barre de progression verte d’un demi-écran de large montait lentement vers les 100%, il vit du coin de l’œil un dossier caché dans un coin, intitulé « Photos dénudées de Sun », qu’il ajouta à sa liste de fichiers à copier. Ca pouvait toujours servir, mieux on connaissait son adversaire et plus il était facile de le contrer. Il s’appliquerait donc à décortiquer longuement ces documents de son œil expert.
Tout d’un coup, alors que la barre de progression était environ à 50%, la porte du bureau s’ouvrit à la volée et 5 hommes entrèrent en courant, l’arme au poing. Vif comme un chat, Mond bondit du fauteuil par-dessus le bureau et atterrit les pieds en avant dans le thorax du premier. Il para un coup de poing du second et envoya un uppercut au troisième, mais tandis qu’il allait effectuer un waki-zachi bien placé sur le quatrième, il se sentit soulevé de terre comme un fétu de paille et fut propulsé contre le mur du bureau. A moitié groggy, il se releva en défroissant machinalement son costume et regarda qui venait de l’envoyer valser comme ça : le cinquième homme était un véritable colosse de près de 2m15 de haut et presque aussi large. Il avait des mains comme des battoirs et Mond aurait pu facilement se cacher dans une seule des manches de son costume. L’homme n’avait pas l’air franchement intelligent et il avait une forte mâchoire carrée. Ce fut avec stupeur que Ray découvrit une monstrueuse rangée de dents en or certainement capable de déchiqueter le plus coriace des steaks trop cuits lorsque son adversaire se mit à lui sourire largement.
- Ouais, vas-y Joe, fit un des autres hommes de Labarfield encore debout, casse-le en deux !
Avec une espèce de grognement mi-humain mi-bête, le géant se rua sur Mond qui parvint à éviter la charge de justesse. Joe s’écrasa avec fracas contre le mur, y laissant une empreinte de sa silhouette profonde de près de 50 cm. Ray n’attendit pas que le colosse reprenne ses esprits et il s’occupa promptement des deux hommes qui l’accompagnaient encore. Un O-Goshi eut raison du premier, tandis qu’un Hiza Guruma bien placé envoya le second se fracasser le crâne contre le coin du bureau. Il venait juste d’épousseter l’épaule de son costume quand l’ombre gigantesque de Joe surgit à nouveau devant lui. Roulant sur le côté en souplesse, il dégaina sa Molex©, à défaut d’autre chose : ayant été fouillé à l’entrée, il n’avait pas pu emporter son pistolet avec lui. Projetant le grappin qui s’enroula autour d’un des pieds du bureau, il entreprit une manœuvre de contournement qui entortilla le câble de titane trempé doublé de fibres de carbone synthétique autour du torse du géant qui, vraiment pas très malin, se retrouva saucissonné. Mais c’était sans compter sur la force apparemment sans limite des troncs d’arbres qui lui servaient de bras. Contractant ses biceps, il fit exploser le câble et se libéra rapidement, tandis que Mond reculait prudemment en réfléchissant au moyen de venir à bout de ce monstre.
Ce qui se passa ensuite se déroula comme dans un rêve. Ray dégaina son Nakio© 43007 et l’envoya, garni de ses deux pointes électriques, en plein dans les dents métalliques du géant, qui tomba foudroyé. Mais dans le même mouvement, ce dernier avait sortit de sa veste un pistolet doré et en tombant à la renverse inconscient, il pressa la détente et logea une balle, tout à fait par hasard, en plein dans la poitrine de l’agent anglais, qui s’écroula aussi.
Mais ce n’était pas la fin du mythique double-sept-zéro pour autant, car l’espion avait d’autres cordes à son arc. Pour Ray Mond, demain ne mourrait jamais, et même lorsqu’il était abattu par un homme au pistolet d’or, il vivait plus de deux fois en laissant mourir les autres. Être un agent secret international était un plus non négligeable dans son métier à hauts risques, et ce bon vieux R (qui avait prit la relève de Q après que ce dernier ait –enfin- prit sa retraite), l’inventeur de génie qui était l’auteur de tous les gadgets qu’il utilisait, lui avait confectionné une chemise en soie à l’épreuve des balles, un tissu que même Labarfield lui aurait envié. Il ne lui fallut que quelques minutes pour se remettre de sa non-mort et il se releva presque aussi frais qu’un gardon. Après s’être machinalement passé la main dans les cheveux pour se recoiffer, il défroissa son costume et referma son veston pour masquer la tâche de brûlé qui ornait maintenant sa chemise blanche à l’endroit où la balle l’avait frappé. Il ôta les quelques grains de poussière qu’il trouva sur son pantalon et récupéra sur Nakio© 43007 encore planté dans les incisives du colosse et nettoya la bave qui s’y était collée sur le costume gris du géant. Il récupéra ensuite son module à Interface Universelle Wireless à Nanites Intégrés qui avait terminé entre temps de copier les données de l’ordinateur de Labarfield et sortit le plus naturellement du monde en refermant la porte du bureau derrière lui. Il revint dans la salle de réception d’un pas nonchalant, salua quelques personnes afin de se valider un alibi et sortit du manoir. Le valet lui amena immédiatement sa voiture, une Austin Mini affectueusement surnommée Martine par R et il pu quitter le manoir sans être inquiété.


Ou du moins le croyait-il. A peine avait-il engagé son Austin Martine dans les premiers virages qui redescendaient le col où était construit le manoir de Labarfield qu’il vit apparaître dans son rétro trois paires de phares furieux qui se rapprochaient rapidement. Les sbires de Labarfield avaient reprit conscience plus vite qu’il ne l’aurait espéré. Que cela ne tienne, Martine était capable de leur tenir tête. Deux virages plus tard, les voitures de Labarfield l’avaient rattrapés. Il y avait deux gros tous-terrains et une voiture de sport, cette dernière ne semblant pas très à l’aise sur cette route en lacets. Le premier le heurta de plein fouet à l’arrière, ce qui fit tanguer dangereusement la voiture sur la route verglacée. Mais Mond n’était pas né de la dernière neige et il savait tenir un volant ; il rétablit donc la situation à son avantage. De plus la voiture était équipée de fond en comble, R y avait veillé personnellement. Lorsque son agresseur revint à la charge pour tenter une nouvelle fois de le faire sortir de la route, il appuya sur un bouton qui projeta une bonne rasade d’huile sur le pare-brise de son poursuivant (il ne fallait néanmoins pas qu’il abuse de ce gadget car l’huile était prélevée directement dans son moteur et il aurait été dommage de tomber en panne). Aveuglée, la grosse voiture se mit à zigzaguer sur la route avant de s’enfoncer dans une profonde congère qui bordait un talus en forme d’escalier –car il est bien connu que la congère est toujours dans l’escalier. Le second tout-terrain vint toutefois rapidement remplacer le premier, mais au moins l’étroitesse de la route les empêchait de l’attaquer tous en même temps. Cette fois les hommes de Labarfield ne tentèrent pas de venir jouer avec son pare-chocs, ils se contentèrent de sortir leurs armes par les fenêtres en essayant de viser juste malgré les changements de trajectoires incessants de l’espion.
Cette situation ne pouvait pas durer, la voiture était certes blindée, mais ce n’était pas un tank non plus. Ray utilisa donc un autre de ses gadgets qui fit sortir deux petites sarbacanes du pare-choc arrière, sarbacanes qui envoyèrent chacune une fléchette dans un des pneus avant de la voiture. Les deux pneus éclatèrent simultanément, faisant partir la voiture en tonneau qui se termina quelques 150m plus bas, au fond du ravin qui bordait la route. Mond eut alors un peu de répit. La voiture de sport ne parvenait en effet pas à le rattraper à cause des lacets, mais ce fut toutefois de courte durée : trois virages après avoir expédié le deuxième tout-terrain en bas de falaise, le premier surgit à nouveau, défonçant une barrière sur la droite de Ray. Les hommes de Labarfield avaient tout simplement cassé le pare-brise avec leurs armes et avaient rattrapés leur retard en coupant la route en ligne droite par la pente cahoteuse qui s’étendait entre chaque virage. Sous le coup de butoir la vaillante Austin fit un bond sur le côté et Mond manqua de rater le virage suivant ; il s’en fallut de peu mais il se contenta d’arracher tous les piquets de la barrière qui longeait le bord du précipice. Cette fois-ci il fallait utiliser les grands moyens, et après une pression sur un nouveau bouton une épaisse fumée commença à se dégager du coffre de la voiture. Complètement aveuglés, les hommes de Labarfield durent ralentir pour ne pas sortir de la route, mais ils ne s’attendaient pas à ce que leur proie ralentisse aussi pour les attendre au cœur du nuage de fumée. Surpris, ils se retrouvèrent à la même hauteur que l’Austin, mais ils ne furent pas assez prompts à réagir : d’un violent coup de volant, Mond les percuta de côté, les lames de rasoir qui étaient sortis des jantes de sa voiture lacérant leurs pneus. Perdant le contrôle de leur véhicule, ils ne purent éviter le gros sapin qui se dirigea droit vers eux quelques mètres plus loin.
Enfin Ray arriva au bas de la route de montagne (il commençait à avoir mal au cœur). A ce moment la voiture de sport, enfin libérée des contraintes de la route, pu donner de la voix et vint se placer à sa hauteur. Le passager abaissa sa vitre et pointa une arme automatique droit sur la tête de Mond, qui dût, pour éviter la rafale, tourner violemment à droite et s’engager sur la bretelle d’accès de l’autoroute qui longeait le pied de la montagne. Hors c’était le terrain de chasse rêvé pour une voiture de ce type, et il ne tarda pas à être harcelé par ses poursuivants. Heureusement pour lui, Martine en avait dans les tripes : R l’avait doté d’un monstrueux moteur de 750 chevaux qui allait lui aussi pouvoir s’en donner à cœur joie sur la grande 3x3 voies déserte à cette heure de la nuit. Mond pressa à la suite quelques boutons afin de préparer sa voiture à de telles vitesses, et bientôt elle ne ressembla plus du tout à une Austin Mini : les roues et les ailes s’étaient écartés de la carrosserie pour donner une meilleure stabilité à la voiture, toute une série d’ailerons s’étaient déployés pour lui donner une meilleure aérodynamique et une grosse prise d’air était apparue sur le capot pour refroidir le moteur qui allait devoir monter dans les tours. Pour compléter le tableau, les branches du volant se rétrécirent pour se transformer en volant sport plus adapté à la conduite rapide. Appuyant un grand coup sur l’accélérateur, la petite Mini rugit et laissa sur place la voiture de ses poursuivants, pris de court. Ils ne tardèrent néanmoins pas à reprendre leurs esprits et se lancèrent à sa poursuite à plus de 300 km/h. Les rafales d’arme automatique ne tardèrent pas à crépiter autour de la voiture de Mond qui du se mettre à slalomer pour éviter d’être touché. Heureusement il connaissait la route et savait quelle surprise les attendaient quelques kilomètres plus loin.
Ils atteignirent bientôt une longue ligne droite au bout de laquelle un grand pont à bascule traversait la rivière. Tout en poussant la voiture à près de 350 km/h en zigzaguant entre les balles, Ray pianota sur l’ordinateur de bord et pirata le terminal de commande du pont. Avec un sourire en coin il le fit se relever et se prépara à s’amuser. Lorsqu’ils parvinrent à quelques centaines de mètres du pont relevé, ses poursuivants arrêtèrent de tirer : ils semblaient avoir vu le danger, mais après avoir remarqué que la Mini ne ralentissait pas, ils décidèrent de suivre. Au dernier moment Mond enclencha un autre bouton qui envoya un gros flux de nitro dans le moteur, propulsant d’un seul coup la Mini à près de 380 km/h sur la pente raide que formait le pont, d’immenses flammes bleues sortant du pot d’échappement chauffé au rouge dans un effet assez joli. Les deux voitures décollèrent simultanément et semblèrent suspendues dans le vide pendant un instant. Dans son rétro, Ray vit les hommes de Labarfield lui adressant des gestes obscènes par les vitres ouvertes, voulant certainement lui signifier que « t’as vu, nous aussi on est passés ». Par contre ce qu’ils ignoraient c’est que juste après le pont la route tournait brutalement sur la droite et que le bord opposé de la route était une grande étendue de neige vierge qui partait quelques centaines de mètres plus loin dans une pente raide toute en ligne droite. Ce qui devait arriver arriva, la voiture de sport retomba dans la neige molle avec un angle de 45° et resta plantée comme une carotte dans un bonhomme de neige. Mond en revanche savait à quoi s’attendre et il avait enclenché deux petits réacteurs situés sous le pare-choc avant de la Mini qui la redressèrent suffisamment pour qu’elle atterrisse pratiquement à l’horizontale sur une paire de gros skis qui étaient descendus de sous le châssis. Il continua sur sa lancée en glissade jusqu’au bas de la pente où il rejoignit la route en douceur et lentement après avoir ralentit sur une courte montée. Rétractant les skis de sa voiture, il s’engagea sur la route toujours déserte et prit le chemin de son hôtel.


Il y arriva une vingtaine de minutes plus tard. Après avoir garé son Austin à peine cabossée et ayant retrouvée sa forme originelle dans le garage souterrain (R allait encore lui en vouloir pour avoir rayé la peinture), il monta dans sa chambre. A peine entré il dénoua sa cravate qu’il envoya d’un geste machinal sur le portemanteau où elle s’accrocha. Autrefois il faisait la même chose avec son chapeau, ce qui avait toujours impressionné Miss Moneysterling, la secrétaire de son supérieur, mais à notre époque les chapeaux étaient passés de mode. C’est alors qu’il aperçut dans la glace une créature de rêve. Sun se tenait là, près de la fenêtre, toujours vêtue de sa robe de soirée incarnat.
- Bonsoir Ray, dit-elle simplement.
- Je suis étonné que votre mari vous laisse sortir à cette heure de la nuit, répondit-il en déposant son veston sur le dossier d’une chaise.
- Il ignore que je suis ici. Mais… Ray ! vous êtes blessé ?!
Il avait complètement oublié qu’il s’était fait tiré dessus par le mastodonte de Labarfield et que sa chemise en garderait des séquelles à vie.
- Oh, ça, fit d’un air faussement détaché. Ce n’est rien.
- Ray, ça a l’air sérieux, vous devez aller à l’hôpital !
Elle déboutonna quelques boutons de sa chemise pour regarder de plus près la blessure… et fut surprise de ne rien voir du tout.
- Je vous l’avais dit, je suis imperméable. Et si vous me disiez ce que vous faites ici ?
- Quelqu’un s’est introduit dans le bureau de mon mari ce soir, peu de temps après que nous ayons discutés.
- Oh ? Peut-être devrait-il songer à installer un système de sécurité. On n’est jamais trop prudent de nos jours.
- Je suis persuadé que l’homme qui a fait ça n’est pas un amateur. Et qu’il cherchait quelque chose.
- Comme quoi ?
- Je l’ignore justement. Je sais que mon mari me cache des choses, mais j’ignore quoi. Je suis de plus en plus persuadée qu’il trempe dans des affaires louches, voire criminelles.
- Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
- De petites allusions entre lui et quelques-uns de ses amis, surprises au coin d’une porte, des accès de colère sans raison apparente, et… de l’argent qui va et vient sur des comptes dont je ne suis même pas sensée connaître l’existence… Oh, Ray, j’ai si peur !
Elle se réfugia dans ses bras et continua dans un murmure.
- Ces derniers temps il s’est montré obsédé par quelque chose que j’ignore. Et depuis quelques jours il est dans un tel état jubilatoire qu’il m’effraie ! Parfois lorsqu’il pense que personne ne le regarde il a un regard de fou ! Ray, si vous savez quelque chose, je vous en prie, dites-le moi !
Elle redressa la tête et leurs yeux plongèrent l’un dans l’autre. La seconde d’après ils s’embrassaient langoureusement, tandis que d’une main experte Mond faisait glisser la fermeture dorsale de la robe de Sun jusqu’au creux de ses reins. La robe glissa au bas de ses chevilles et bientôt ils tombèrent enlacé sur le grand lit de la chambre d’hôtel.


Le lendemain lorsque Ray s’éveilla il fut surprit de constater qu’il était seul dans le lit. Après s’être dit que Sun s’était certainement éclipsée afin de rejoindre le manoir de son mari avant que celui-ci ne s’aperçoive de son absence, il se leva et remarqua que sa robe était toujours en boule par terre, là où elle était tombée la veille. A moins que Sun soit sortie toute nue de la chambre, ce qui ne semblait pas être dans ses habitudes, il y avait quelque chose qui ne collait pas. Il entendit alors la douche couler dans la salle de bains et se rassura. Se dirigeant vers la petite cuisine il se prépara une tartine beurrée et demanda à Sun si elle en voulait une. N’ayant pas de réponse, il alla dans la salle de bain et s’aperçut avec effroi que son corps flottait dans la douche presque remplie d’eau jusqu’en haut de la porte vitrée. Apparemment son escapade nocturne n’était pas passée inaperçue. Ce n’était pas la première fois que ses conquêtes connaissaient une fin tragique, mais ça lui faisait toujours mal au cœur. Ray escalada la paroi de la douche et plongea à l’intérieur afin de couper les robinets et d’ouvrir la bonde afin d’évacuer l’eau avant de sortir le corps sans vie de Sun.
Labarfield semblait donc être au courant qu’elle était venue le trouver, et devait maintenant savoir aussi que c’était lui qui s’était introduit dans son bureau. Soudain saisit d’une appréhension, il se précipita dans la chambre : en effet son veston, qui contenait son Nakio© 43007 où étaient enregistrés tous les dossiers de Labarfield n’était plus là où il l’avait posé la veille mais sur le fauteuil d’à côté. Celui qui avait tué Sun avait tenté de lui reprendre les informations. Heureusement qu’il avait discrètement caché le téléphone en dessous du lit. Mond s’habilla promptement. Il avait certes rempli sa mission en récupérant les données du Bouilleur de Cru, mais d’après ce que Sun lui avait dit de son mari, il y avait fort à parier que l’engin était pleinement fonctionnel. Il lui fallait l’arrêter à tout prix. Il venait d’empocher son Nakio © 43007 quand la porte s’ouvrit brusquement sur trois grandes silhouettes. Au même instant, la portée vitrée du balcon vola en éclat sous la poussée de trois autres hommes de main. Mond se prépara à défendre chèrement sa peau mais il n’avait pas remarqué un autre gorille surgit derrière lui. Un violent choc électrique dans le dos le paralysa puis un coup de matraque sur le crâne le plongea dans le noir.


Lorsqu'il se réveilla et émergea du brouillard qui baignait ses yeux, il découvrit qu'il était attaché solidement sur une chaise. Juste derrière lui se tenait l'énorme réacteur d'une gigantesque fusée. Il semblait se trouver au sein d'un ancien silo à missile qui avait été reconverti en lanceur de satellites privé. Il lui fallut quelques minutes pour s'apercevoir qu'il n'était pas seul : de derrière une table encombrée d'appareils électrique non loin de lui il vit dépasser le sommet d'un crâne garni de cheveux gris. Ce fut alors que ses oreilles surentraînées captèrent le faible déplacement d'air provoqué par un éventail qu'on agitait faiblement. Labarfield était là. D'une poussée du pied il éloigna sa chaise à roulette de derrière la table et aperçut Ray.
- Oh, je vois que vous êtes réveillés Monsieur Mond. Juste à temps pour procéder au lancement de mon nouvel engin. Ce sera un honneur pour moi qu'un éminent membre de Sa Majesté soit aux premières loges.
- Ça ne fonctionnera jamais, Labarfield ! Le M.E.U.R.T.R.E ne pourra jamais utiliser le Bouilleur de Cru à grande échelle !
- Mais si Monsieur Mond. Tous nos... volontaires qui ont participé aux tests pourraient confirmer, si leur cervelle ne leur avait pas coulé par les oreilles. Il faut d'ailleurs que je travaille sur une moquette à nettoyage facile, parce que je ne vous raconte pas, les tâches de cervelles, c'est une horreur à avoir, a-bo-mi-na-ble.
- Vous êtes fou, Labarfield !
- FAUX ! cracha l'autre. C'est VOUS qui êtes fou ! Fou d'avoir cru pouvoir me ravir ma femme ! Cette idiote ! Elle avait tout ce qu'elle voulait ! Pourquoi vous a-t-elle choisie vous plutôt que moi ?!
- C'est peut-être une question de taille, suggéra Ray. Quand je vois cette gigantesque fusée phallique derrière moi je ne peux m'empêcher de me demander si vous n'avez pas quelque chose à compenser.
Il lui fallait gagner du temps. Dans son dos, sa main droite avait réussi à atteindre sa Molex© et avait appuyé sur le remontoir. Le boîtier de la montre s'était ouvert pour révéler une minuscule scie circulaire qui s'attaquait maintenant à ses liens, mais il devait continuer à parler pour couvrir le léger bruit des dents métalliques attaquant la corde.
- JE NE VOUS PERMET PAS ! hurla Labarfield. Je vous ferais remarquer que ce n'est pas la taille qui compte !
- Je n'ai jamais dis le contraire, Monsieur Labarfield, mais si vous me laissez partir, je peux vous indiquer un ami qui est un grand prothésiste qui saura certainement vous combler.
- Ah ? C'est vrai ? Et est-ce qu'il peut vraiment... heu...
Il sembla hésiter, son éventail bougeant maintenant si rapidement que Ray pouvait à peine le distinguer. Puis il s'arrêta d'un seul coup. La corde était à moitié rongée.
- Non ! Vous ne m'aurez pas ! Vous doutez de l'efficacité de mon Bouilleur de Cru hein ?! Je pensais vous faire assister à sa mise en orbite depuis les premières loges, juste sous le réacteur, mais finalement je vais vous faire l'honneur d'une démonstration de premier plan !
Labarfield voulu refaire rouler sa chaise jusque derrière la table mais ses pieds ne touchait pas le sol. Ravalant sa fierté, il sauta par terre et la poussa jusqu'à l'endroit voulu avant de l'escalader. Restant à genoux dessus, il pianota sur un ordinateur et, sur un rail hydraulique, ce qui ressemblait à un gros moteur équipé de panneaux solaires à l'arrière et d'une grande parabole à l'avant commença à s'avancer vers Mond. L'étrange engin se plaça à sa verticale puis Labarfield, entrant une nouvelle série de commande, ouvrit un panneau dans le plafond du silo. Un rayon de soleil vint frapper l'engin au niveau des panneaux solaires et il commença à bourdonner de façon inquiétante. Ray faisait maintenant bouger frénétiquement ses mains l'une contre l'autre pour accélérer le sciage de la corde qui était maintenant découpée aux trois quarts. Encore un petit effort et il pourrait l'arracher.
- J'aurais aimé, poursuivait Labarfield maintenant debout sur sa chaise pour voir par dessus l'ordinateur, que vous me décriviez ce que vous ressentez pendant que votre cervelle commence à fondre, mais tout ce que j'ai pu obtenir de mes précédents testeurs n'était que de grands cris de douleur, c'est absolument insupportable pour les chastes oreilles, voyez-vous.
Un rayon partit du centre de la parabole frappa Mond sur le sommet du crâne et il sentit immédiatement une grande chaleur à l'intérieur de la tête. Rassemblant toutes ses forces, il banda les muscles de ses bras autant qu'il le put et sentit enfin la corde se déchirer. Au bord de l'insolation, il se leva promptement. Surpris, Labarfield poussa un cri de stupeur mais Ray ne lui laissa pas le temps de se reprendre. Braquant sa Molex© sur lui, il fit sauter la mini scie circulaire et d'un habile revers du poignet témoignant d'un grand entraînement au tennis, l'envoya droit sur Labarfield. Celui-ci se baissa in extremis pour l'éviter mais l'engin trancha sa légendaire queue de cheval. Hurlant de rage, il voulut sortir un pistolet de sa poche mais déséquilibra dans le même geste la chaise à roulette. Il dût se raccrocher au dossier pour ne pas tomber. Profitant de l'opportunité, Ray pointa à nouveau sa Molex© sur Labarfield et actionna cette fois le grappin qui alla s'enrouler autour du torse du couturier capillo-castré et le fixa solidement au dossier de la chaise. Tirant de toutes ses forces, il fit tourner la chaise et son occupant tout autour de la pièce. Mond n'était pas qu'un champion de tennis, il avait également pratiqué le lancé de marteau durant sa jeunesse. Malheureusement, la Molex©, fatiguée de ce tout ce qu'on lui avait demandée jusque là, décida de se laisser aller et l'extrémité du câble lâcha soudainement, envoyant un tourbillon hurlant rebondir contre le mur avant de s'arrêter juste sous le rayon du Bouilleur de Cru. D'abord sonné, Labarfield ne se rendit pas tout de suite compte de ce qui lui arrivait. Il attribuait ses idées embrouillées au tournis résultant de ce qu'il venait de subir.
Alors qu'une odeur de soupe à l'oignon atteignait les narines de l'espion, celui-ci préféra se détourner pour ne pas assister au spectacle. Néanmoins Labarfield ne cria pas pendant longtemps, peut-être que finalement il n'y avait pas tant de cervelle à faire bouillir qu'il voulait le faire croire. Une fois qu'il fut certain d'être venu à bout du cerveau du M.E.U.R.T.R.E, au sens propre comme au figuré, Ray sortit son Nakio© 43007 de sa poche et appuya sur une série de touche, puis utilisa la cafetière intégrée pour pouvoir enfin boire son déca du matin qu'il n'avait pas encore eu. Il chercha ensuite la sortie de l'ancien silo et sortit à l'air libre. Pour se trouver nez à nez avec le canon d'une arme.
- Ah, c'est vous, fit une voix qu'il n'aurait pas dût entendre.
- Sun ? répondit-il, interloqué.
- Non, vous savez bien que vous l'avez retrouvée morte ce matin. Je suis sa soeur jumelle, Moon.
- Oh. Et que faites-vous ici ?
- La même chose que vous. Ma soeur et moi travaillions pour la CIA, mais vous nous avez devancé je crois bien. Où est Labarfield ?
- Il termine d'étaler ses idées aux quatre vents... Vous savez, c'est dommage que nous ne nous soyons pas rencontrés plus tôt. J'ai toujours rêvé de connaître des jumelles qui...
- Nous pouvons toujours rattraper le temps perdu...
A ce moment, la vaillante Martine que Ray avait appelé jusqu'à lui via son Nakio© 43007 se gara en dérapant à côté d'eux et les portières s'ouvrirent. Les deux agents montèrent mais Ray programma la voiture pour qu'elle conduise toute seule tandis que les deux sièges avant s'abaissèrent en une confortable couchette.

Aucun commentaire: